Ma route pour me rendre à Huê fut longue. J’ai mis 3 jours depuis Tam Coc. 3 jours de beaux temps à traverser des petites villes sur des voies « rapides ». La route QLA1 fut la partie la plus ennuyante de mon voyage en moto. C’est tout droit, et puis c’est tout. Pas de campagne, seulement des villes, qu’il faut traverser prudemment.
Oui, car le Vietnam c’est aussi des vaches qui dorment au milieu d’une nationale, des slaloms pour éviter les chaussures orphelines (sans rire), des personnes qui sortent de chez eux : leur palier étant la route, des enfants qui jouent et surtout des motos à contresens. Et ça c’est souvent. Très souvent.
Je regarde mon Gps : « Oh il y a la mer non loin », je sors donc de ma « nationale » et je m’en vais dans un village, au bord de la mer. Je croise alors le chemin de plusieurs enfants, on rit ensemble, sans vraiment se comprendre… et je repars le cœur léger et heureux.
Non vraiment, après chaque rencontre chaleureuse, je comprends de mieux en mieux pourquoi je suis ici, seule et parfois trempée sur ma moto, au bout du monde. Et je réalise toujours plus, ma chance.
A mon arrivée à Hué, je contact l’ami d’un bon ami, expatrié français au Vietnam. Nous avons passé une belle soirée avec son amie Vietnamienne, et dîner de bon cœur, tout en comparant les mœurs de nos différents pays … 🙂
Histoire
Il s’appelait Thich Quang Duc, il avait 73 ans et le 11 juin 1963 il a décidé de mourir de façon spectaculaire afin de protester contre la politique antibouddhiste du gouvernement du sud du Vietnam. Il s’est alors immolé… Si vous souhaitez en savoir plus cliquez-ici . La voiture qui l’a emmené au lieu de son suicide est exposée au temple de la littérature. Elle est aujourd’hui considérée comme une relique.
A savoir que le suicide des bonzes par le feu n’est pas un fait rare. En 2001, un moine s’est immolé pour protester contre la persécution de l’Eglise Bouddhique par le gouvernement vietnamien. Egalement, en 2003, un bonze vietnamien s’est immolé au USA, afin de réclamer la liberté de culte au Vietnam mais aussi le respect des droits de l’Homme..
La cité impérial
Huê est l’ancienne capitale impériale du Vietnam (1802). La ville est entourée de remparts « à la vauban », qui s’explique par la présence des français lors de sa construction. Cette citadelle renferme la cité impériale et la cité pourpre interdite. L’ensemble des bâtiments s’étend sur 10 kilomètres. On se rend bien compte de la grandeur qu’a été cette capitale au siècle dernier.
La visite est très agréable, mais je regrette le peu d’informations sur place. Un guide aurait été un énorme plus.
L’entrée coûte 150 000 dongs (entrez par la porte Sud, bien plus impressionnante)
Mausolée de l’empereur Minh Mạng
« Minh Mạng , quatrième fils de Gia Long et deuxième roi de la dynastie Nguyễn, régna de 1820 à 1840. Il dessina lui-même les plans de son tombeau, mais mourut avant le début des travaux (1840-1843). C’est ainsi le seul tombeau à avoir été édifié après la mort d’un souverain. Il aura eu qu’une trentaine de femmes, 300 concubines et 142 enfants. » !! (texte routard)
J’ai vraiment aimé ce tombeau, il est tres bien entretenu, calme et verdoyant. Prendre son temps et observer les détails des toits et des façades est un régal !
Infos : Il se trouve à 12 kms de la ville, l’entrée vous en coutera 100 000 vnd.
ANEDOCTE DE VOYAGE
Je m’en vais donc visiter plusieurs temples. Je pars insouciante sur ma moto…
Erreur : je suis sur une route déserte de campagne, en direction du tombeau d’un grand roi, à plusieurs dizaines de kms de la ville. Grosse pluie. Celle qui comme toujours vous gifle le visage, sans même vous demander votre reste. Je ne vois rien et je suis partie sans mon attirail habituelle : Anorak et protection de pluie. (insouciance que je vous disais). Je continue de rouler à la recherche d’un abris. Après 10 minutes je tombe alors sur un grand restaurant. Il est 13H30 (j’ai retenu), le restaurant et vide.. et chic . J’ai l’air d’une belle tâche trempée.
UN NOUVEL AMI
Je m’assoie et commande un jus de citron. L’idée de sécher s’envole vite, au vu des grosses clims présentent… Un jeune homme s’assoit, il travaille ici. « Bonjour, J’ai envie de pratiquer mon anglais, comment ça va ? »
Notre conversation à duré 20 minutes. Il s’en va puis revient. « je termine dans 5 minutes mon travail, si tu veux, je peux t’accompagner au tombeau du roi »
Ok en avant ! (En fait j’ai su plus tard, qu’il avait demandé l’autorisation à sa patronne de partir plus tôt, prétextant que j’avais besoin d’un traducteur pour parler à la police » Malin
Ngoc (c’est son prénom) est né dans un village près de Hué. Il s’est installé à Hué il y a 8 ans. Ses parents sont agriculteurs et il a 3 sœurs. Durant son enfance, ses parents ont eu de nombreux soucis financiers. Ngoc occupait ses vacances scolaires à travailler dans les champs avec ses parents.
Il me sourit en haussant les épaules « j’aimais bien ».
Aujourd’hui la situation familiale a évolué, Il est fier de me dire que ses parents s’en sortent dorénavant très bien et qu’ils vont même pouvoir payer le mariage de leur fille.
Il rentre maintenant un week-end sur deux, et loue depuis 8 ans un lit dans une auberge de jeunesse réservé aux vietnamiens. Il a terminé ses études il y a 2 ans, et il est maintenant serveur dans ce beau restaurant. Il gagne 1,5 millions de dongs par mois. Soit 100 euros. A titre d’exemple, l’entrée au tombeau du roi est de 100 000 dong, soit 4 e. Ce qui représente une énorme somme pour les vietnamiens.
J’ai eu la chance de rencontrer sa famille. Ils m’ont offert un dîner sous leur toit. Encore une histoire farfelue et marquante parmi tant d’autres -sourire-
date : octobre 2016
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